Poèmes empathiques
Je considère qu’en l’Hypnose Humaniste recèle un art, celui de la poésie, celui des images, des métaphores et celui de l’empathie. Alors, je sors un peu de mes habitudes pour vous partager des morceaux d’écriture, tantôt inspirés par ma propre vie, tantôt inspirés par les personnes que j’ai pu accompagner.
J’ai la croyance qu’avec de l’empathie et de la compréhension de l’autre nous nous relions, ouvrant ainsi la possibilité de nous guérir ensemble, de guérir nos liens, de diminuer nos différences. J’espère que ces textes pourront raisonner pour vous, peut-être vous seront-ils très familiers, peut-être vous seront-ils totalement étrangers et vous donneront alors à voir des mondes différents, qui sont parfois si proches du vôtre géographiquement.
Sage
C’est l’histoire d’un paysage
L’histoire d’un masque
Une belle photo de famille
Le petit carré bien coupé
Les dents de devant qui se disent bonjour
Une petite fille qui fait tout bien
Parce qu’elle peut
parce qu’elle doit
Elle ne comprend pas comment les autres font pour rater
Comment peuvent-ils supporter d’être si nuls ?
Pour elle c’est facile,
Une seconde Nature
Elle a toujours été douée
Un œil ouvert en permanence
Elle écoute à toutes les portes
Tout ira bien
Si aucun fil ne dépasse
Si aucun verre d’eau n’est renversé
Si aucun mot n’est fourché
Tout ira très bien
Si elle continue de serrer les poings
De bien ravaler toutes les larmes
Puis tous les mots
Dans le bon ordre
Elle sera récompensée
Séparation
Tu as quitté mon coeur
Comment est-ce arrivé ?
Comment tous ces efforts ont-ils pu réellement fonctionner ?
Comment ?
Parfaitement irréel.
J’ai mis un pas après l’autre, chancelé
Tombée, relevée
Abandon, refus
Continuer
Raviver la guerrière
Ne pas avoir le choix
Un pas, puis l’autre
m’éloigner de toi
Envie d’en vomir
Contre-intuitif
Et cette cicatrice béante qui me fendait en deux
J’y déversais le Robec sitôt qu’on la regardait
Avancer,
Tu m’as parfois poussé
D’autre fois tiré
Ca semblait impossible
J’avançais
malgré moi
l’air hagard
J’avançais déterminée à oublier
Oublier ce que mes sens avait si profondément enregistré
Comme pour te faire payer
Puis, par habitude de ton absence,
Après tous les premiers anniversaires,
Chacun me ramenant dans les méandres du réel,
Me rendre à l’évidence
Sur Terre, le temps est unidirectionnel
Simplement continuer
Espérer un ailleurs, juste un ailleurs
J’ai réinvesti mes territoires asséchés,
Humides de ton absence,
Planté n’importe comment
Dans tous les sens
Semences emportée ci et là
Le vent, les oiseaux, la vie ont fait leur œuvre
Sans trop savoir comment
Et ce temps, si long, interminable.
.
.
.
Hier, je t’ai revu.
L’impensable s’est produit
Je
n’avais
pas
mal.
La joie de te voir n’était mêlée d’aucune attente, aucune nostalgie
Ni rancœur, ni rengaine.
Aucune phrase assassine à dégainer pour te toucher en plein coeur
Incompatible compréhension
Presque honte
Honte, que te voir, de l’autre côté de ce chemin, ne soit pas une interminable souffrance
Honte de t’aimer, sans vouloir te posséder.
Est-ce que c’est ce que ressentent les survivants qui reviennent de la guerre ?
Celles et ceux qui guérissent et contemplent les mutilés de l’autre camp ?
Directions contraires
Deux pôles
deux extrémités
tirent l’une contre l’autre
décentrée
L’irrépressible élan vital
aveuglément propulsé
déchirant la toile
pour ne plus même penser
Vibration anarchique
chimérique
tornade onirique
Et puis le vide
l’arrachement au ciel
retour direct sur la terre aride
embourbé, pensées infusées de fiel
Apathie décadente
lancinante
abrasion constante
Deux pôles
Bi-polaire
Diagnostique
du grec diagnostikos
capable de discerner
traverser la connaissance
cruelle ironie
elle qui pensait se savoir
passée totalement au travers
empalée
ahurie
dépossédée