L'importance du lien et du consentement
En thérapie nous venons regarder ce qui se passe à l’intérieur, les schémas, les émotions, les blocages.
Lorsque je suis en sécurité dans cet espace, alors la magie peut opérer. Bien souvent, des larmes, des cris, des prises de consciences corporelles peuvent avoir lieu, parce que je suis reçu.e, parce que je suis entendu.e. Là où il y a eu dissociation, coupure, cet espace peut permettre la réassociation, re-coller les morceaux.
S’il y a eu dissociation par le passé, c’est parce que mon système nerveux a perçu du danger à l’extérieur ou à l’intérieur. Il a alors séparé, dissocié, exilé une émotion ou une part de moi afin de se protéger.
Nous pouvons souvent être en colère envers ces part protectrices, qui peuvent notamment prendre la forme d’une voix critiquante, elle peut me dire, par exemple : “tu n’es pas assez bien”, “tu ne vas pas y arriver”, “tu es nul.le”. Cependant, ce fonctionnement a été utile, vital, à un moment donné de ma vie. Aujourd’hui il est normal de ressentir de la colère à son encontre, mais il est aussi important de faire un pas de côté, de regarder ce qu’elle a voulu protéger, comment elle s’est mise en place et qu’est-ce qui la maintient encore en moi.
Pour permettre cette exploration, le lien et le consentement avec la.e thérapeute sont essentiels. Mon système nerveux peut se sentir en insécurité (de par son histoire), mais il est important que mon cerveau puisse identifier que je serai respecté.e dans mes limites, que la thérapie ira à mon rythme, que nous iront explorer les endroits dans lesquels j’ai décidé moi-même d’aller. Par ce nouveau cadre sécurisant, alors, mon système nerveux pourra progressivement créer une nouvelle réalité : le lien n’est pas toujours dangeureux, je peux être en sécurité avec l’autre.
Si pour une raison connue ou inconnue, je ne me sens pas en confiance avec ma/mon thérapeute j’ai tout intérêt à le nommer, voire à changer de thérapeute.
D’ancienne victimes d’abus peuvent se retrouver dans des situations problématiques avec un thérapeute qui vient reproduire cet abus, sans s’en rendre compte, si j’ai un doute, il est important d’en parler à mes proches, avoir un second avis. Il est tout à fait légitime que je me demande : “la thérapie est-elle réellement à mon service?”.
Sans que la.e thérapeute soit une personne horrible, elle peut parfois être prise dans ses propres projections, dans ses propres fonctionnements et pousser là où elle ne devrait pas (par exemple). Il est important de lui dire, d’en parler, de se renseigner. Après tout la.e thérapeute est humain.e et n’est donc pas infaillible.
Si je n’ose pas, si j’ai des doutes, je me rappelle que c’est moi qui paye la séance, c’est ma thérapie, je peux donc dire et demander tout ce que je veux, je ne suis pas là pour faire plaisir à l’autre.
Pour finir, un petit rappel : le consentement n’est jamais “trop”, on ne dit jamais trop “non”.
Douce journée.